mardi 26 mars 2013

Pensées sur la Liberté, André Comte-Sponville


La liberté d'action, c'est agir sans contrainte. Faire ce que l'on veut. Or, cette liberté-là n'est pas absolue. En effet, la Loi la limite (on ne peut pas faire tout ce que l'on veut), mais la garantit aussi (les autres non plus). 

La liberté de vouloir
Je choisis ce que je veux certes, mais cette volonté est déterminée, notamment par autrui, le vécu, la famille... Est-ce réellement moi qui veut ? Que choisit-on en réalité ? Qui choisit ?

"Si je ne choisis pas le sujet qui choisit ("moi"), tous les choix que je fais restent déterminés par ce que je suis, que je n'ai pas choisi, et ne sauraient donc être absolument libres. Mais comment pourrais-je choisir celui que je suis puisque tout choix en dépend, et puisque je ne peux choisir quoi que ce soit qu'à la condition d'être déjà quelqu'un ou quelque chose ?" 
Il veut dire que je suis moi. Moi détermine mes choix. Ainsi, ce moi ne peut être choisi puisqu'il influence ces choix ! Le moi précède le choix. C'est assez clair ? On peut vouloir changer ce moi, mais c'est toujours le premier qui choisit.

Lorsque cette volonté ne dépend que de moi, c'est la définition de l'indépendance. Je suis libre de vouloir ce que je veux (même si cela n'est pas toujours réalisable).

La liberté d'indifférence :
Mais suis-je libre aussi de vouloir autre chose que ce que je veux ? Soit la volonté dépend de moi et la liberté est relative. Soit la volonté n'en dépend pas et elle est absolue. C'est le libre arbitre, c'est-à-dire, "le pouvoir de se déterminer soi-même sans être déterminé par rien" (Marcel Conche). Dans ce cas-là, ce que je fais n'est pas déterminé par ce que je suis. C'est l'inverse. Je fais donc je suis. "L'existence précède l'essence". Sartre pense donc que l'on se choisirait absolument. Mais le "je" dans "je fais", c'est bien moi, non ? 

La liberté de penser : 
Il ne s'agit pas de penser ce que l'on veut (Lorsqu'on ne veut pas penser à un mot, il nous envahit l'esprit... Vous voyez ce que je veux dire...), mais de penser le vrai. La raison nous libère car elle n'a de maître que la vérité. "Ce n'est pas un libre choix ; c'est une libre nécessité. [...] Être libre, c'est n'être soumis qu'à sa propre nécessité, explique Spinoza : c'est en quoi la raison est libre, et libératrice." 

Mon avis :
La liberté est une volonté, une action, un raisonnement. La liberté est discipline et lâcher-prise, une maîtrise et une perte de maîtrise à la fois. Elle n'est jamais acquise, toujours à conquérir !

"La liberté consiste à vouloir que les choses arrivent, non comme il te plaît, mais comme elles arrivent." Épictète

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