Pascal Bruckner dresse un état des
lieux des couples contemporains et de leur mariage d'amour.
Mariage d'amour
Autrefois, le mariage obéissait à la
raison. Aujourd'hui, il est d'amour, voire même de passion. "On
ne leur conseille pas de s'accorder, on leur intime l'ordre de
s'adorer !"
La maladie d'amour s'appelle idéalisation
"Pourquoi paraît-il si
difficile à vivre de nos jours ? Parce que nous le vénérons à la
façon d'une divinité, qu'il est devenu, comme le bonheur l'alpha et
l'oméga de nos société occidentales. Prenez un idéal, vous
engendrez immédiatement des millions d'inadaptés incapables de se
hisser à cette altitude et qui se croient déficients".
Que l'amour soit fou ou qu'il ne soit pas. Il est un "Salut laïc".
Que l'amour soit fou ou qu'il ne soit pas. Il est un "Salut laïc".
Cessons de juger
Et que sait-on de l'amour ? Qui n'a pas
déjà jugé un couple ? Qui sommes-nous pour dire aux gens comment
ils doivent s'aimer ?
L'amour idéal n'existe pas. Cela
revient à aimer davantage l'amour que les personnes elles-mêmes. Et je pense que celui-là même fait davantage souffrir.
Tout ou rien
Le problème est que nous voulons tout
en un ! Tendresse et érotisme, parent et amant, intensité et durée.
Et ce goût de l'absolu rend volage. Nous attendons tout de l'amour,
nous sommes déçus, nous changeons.
Consommer et partir
Avec l'allongement de la durée de vie
et le déclin de la religion en France, nous souhaitons vivre
plusieurs vies dans une vie, puisqu'elle est longue et que le
paradis est sur Terre désormais. Ainsi nous nous donnons le droit de
tout recommencer et ce, même à cinquante ans. Le démon de midi
peut frapper à n'importe quel âge. Et puisque nos vies manquent
parfois de piment, pourquoi ne pas se marier et divorcer aussitôt ? Puisque l'union est récusable, on a le droit de se
tromper. Tant pis si l'on se marie à tort, on peut divorcer
n'importe quand.
Nous aimons trop...
"Faire de l'autre un dieu, c'est
ensuite le renverser de son piédestal, le jeter dans la poussière,
le transformer en diable. Pourquoi rompre ? Pour avoir la paix,
redevenir maître de soi, mais aussi éprouver encore la vibration de
l'état amoureux, retrouver l'émotion de la première fois."
... Nous ne rompons pas assez ?
De la même manière que nous idéalisons l'amour, nous faisons un drame des ruptures.
Tout ce qui finit n'est pas mauvais en
soi. La vie à deux n'est pas examen universitaire, ni un marathon.
Il n'y a ni gagnant, ni perdant, ni échec. Au contraire, il faut
savoir rompre quand le couple se dégrade.
Remettre de la raison dans le sentiment
"On ne peut rien bâtir sans
passion, on ne peut rien bâtir de durable sur la seule passion". La passion est éphémère.
"Un mariage d'amour doit se teinter, s'il veut persévérer, de quelque raison". Nuançons, mesurons.
"Un mariage d'amour doit se teinter, s'il veut persévérer, de quelque raison". Nuançons, mesurons.
Un mariage d'amour et de raison
"Il s'agit aujourd'hui d'inventer un couple qui excède les limites de l'amour et embrasse des expériences aussi variées que l'intelligence du temps, le souci de la transmission, le partenariat, la tolérance amicale, le respect mutuel."
Ma conclusion : cessons d'idéaliser, cessons de juger, cessons de dramatiser, mais ne cessons jamais d'aimer.
Ne pas cesser d'aimer bien sûr, chacun à sa manière, en évitant les chaînes...
RépondreSupprimerS'aimer soi-même aussi, et être libre pour pouvoir aimer l'autre
Sereinement
Oui :) D'ailleurs je vais me pencher sur la liberté maintenant. Pour reprendre Rilke, il faut apprendre à être seule, pour pouvoir être en couple en toute indépendance, en toute liberté.
RépondreSupprimerJ'ai lu ACS, Pascal Bruckner, qui est le suivant ? Luc Ferry ? Trop démago ! Who's next?
La liberté, c'est :
RépondreSupprimer- Agir en toute lucidité, en toute responsabilité, en suivant sa morale.
- Ne pas donner de pouvoir aux autres et aux situations qui ne dépendent pas de nous.
Qu'en penses-tu ?
Oui, oui...
RépondreSupprimerD'aucuns diraient que la lucidité, la responsabilité ou la morale peuvent entraver la liberté...
La liberté c'est sans doute pouvoir choisir et renoncer, agir sans entraves dans le respect des interdits et obligations de la société.
C'est être autonome dans sa vie et dans ses choix. Pas de chaînes, pas de soumission
Peut-on dire que l'amour est une douce dépendance ?
RépondreSupprimerPas toujours douce et c'est bien là que naît le problème !
RépondreSupprimerBien sûr que l'on dépend de ceux que l'on aime, et l'on espère aussi secrêtement qu'ils dépendent un peu de nous...
Mais il est tellement important d'être soi-même, de ne pas s'oublier, pour que l'amour ne nous dévore pas...
Tellement important aussi de se laisser aller pour que l'amour exulte !
L'amour est enfant de bohème, sans foi, ni loi.
RépondreSupprimerUn jour, le très sage Bonecutter m'a dit qu'il faut laisser l'autre libre et ne pas lui faire de mal. J'ai suivi ses conseils (d'autant plus que pour moi son couple est un modèle de réussite) mais à trop laisser l'autre libre, j'en ai perdu la mienne !!!
Qu'as-tu perdu ?
RépondreSupprimerQu'as-tu trouvé ?
RépondreSupprimerEt que cherches tu maintenant ?
RépondreSupprimerLes fées égarées ne savent pas toujours qu'elles (re-)trouveront un jour leur chemin même buissonnier, même de traverse,
RépondreSupprimerleur chemin, un bien joli chemin...
Alors marche, cherche, perds et trouve !
RépondreSupprimerLa route est belle !
Je n'ai rien perdu au fond... J'ai tout gagné !
RépondreSupprimerJe ne cherche rien... Je suis bien ici et maintenant :)
Je crois que je me suis trompée de chemin (confer bouquin de philo que je suis en train de lire...), mais faut-il se perdre pour savoir qu'on est sur la bonne route ? De toute façon, le chemin n'a pas de fin. Je cours, je skate, je vole :)