Renoncer au bonheur !

Le bien-vivre

J'appellerais bien-être, ou bien-vivre si j'osais, ce que d'autres appellent bonheur. Car le bonheur est souvent pris pour chose abstraite, ce vers quoi on tend, une notion insaisissable ; alors qu'il s'agit en réalité d'un état d'esprit, un état d'âme, un état de vie. Le bonheur est un ensemble d'actes, non de pensées. Et même si l'on y réfléchit, ce n'est que pour le vivre.

Rechercher la simplicité

Il se vit en toute simplicité grâce à un travail de renoncement. Faire table rase, repenser sa vie et la vivre. Les problèmes, les questionnements n'existent qu'en nous. Notre esprit les fait naître. De la même façon, il doit les anéantir aussitôt. Cela ne veut pas dire qu'il faut cesser de se poser des questions. Cela veut simplement dire qu'il faut se poser les bonnes.

La philo selon Woody

« La réponse est oui ; mais quelle peut bien être la question ? ». Parfois, il n'y a pas de question ! Il n'y a rien à comprendre, rien à dire, rien à penser... Juste dire oui à la vie.

Carpe diem

Cueille le jour, profite du moment présent. Vivre dans le passé et le futur ne sert à rien. Le passé n'existe plus. Il est joie, nostalgie, regrets et remords.

Le futur n'existe pas encore. Il nous apporte la crainte, l'incertitude, le doute et toute sorte de questions inutiles. Il peut aussi nous faire attendre et espérer. Mais l'espoir ne fait pas vivre.

« Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous afflige ; et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l’avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n’avons aucune assurance d’arriver. Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »

Blaise Pascal, Pensées

L'espoir fait vivre

J'ajouterai à cet adage : l'espoir fait mal vivre. D'un espoir à un autre, nous occupons notre esprit. Mais que cet espoir se réalise ou non, nous en sommes toujours déçu. S'il se réalise, nous regrettons qu'il ne soit pas aussi bien que ce que nous avions espéré. Ou bien nous regrettons qu'il soit fini. S'il ne se réalise pas, la frustration ne peut se calmer qu'à condition d'un autre espoir. Et d'espoir en espoir nous tournons en rond aveuglément.

« Ne cherche pas à ce que les événements arrivent comme tu veux, mais veuille que les événements arrivent comme ils arrivent, et tu seras heureux. »

Epictète, Manuel, VIII

Cueille le jour comme il vient !

Il faut cesser d'espérer. L'espoir n'est pas le réel. Il est teinté d'illusions et d'attentes sans fin. De plus, ce que l'on espère ne dépend pas de nous. Quoi de plus incertain ? Non, au lieu d'espérer, il faut désirer et désirer ce que l'on a, ce qui dépend de nous.

« Désirer un peu moins ce qui manque, un peu plus ce qui est ; désirer un peu moins ce qui ne dépend pas de nous, un peu plus ce qui en dépend ».

André Comte-Sponville

Pourquoi est-ce que les personnes les plus chanceuses passent-elles leur temps à se plaindre ? Je parle ici de ces pauvres occidentaux qui n'ont d'autres soucis que les histoires qu'ils s'inventent. Parce qu'elles ne savent pas qu'elles sont déjà heureuses !

Le bonheur est ici et maintenant. Il faut renoncer à le chercher. Il est là. Le saviez-vous ? 

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