jeudi 25 septembre 2014

Dans une église de Baltimore, au XVIIe siècle...

"Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte
et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
Sans aliénation, vivez autant que possible
en bons termes avec toutes personnes.
Dites doucement mais clairement votre vérité.
Écoutez les autres, même les simples d’esprit et les ignorants :
ils ont eux aussi leur histoire.
Évitez les individus bruyants et agressifs :
ils sont une vexation pour l’esprit.
Ne vous comparez avec personne :
il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements.
Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe.
Soyez vous-même.
Surtout n’affectez pas l’amitié.
Non plus ne soyez cynique en amour car il est,
en face de tout désenchantement, aussi éternel que l’herbe.
Prenez avec bonté le conseil des années
en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
Fortifiez-vous une puissance d’esprit
pour vous protéger en cas de malheur soudain.
Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères.
De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude.
Au-delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même.
Vous êtes un enfant de l’univers. Pas moins que les arbres et les étoiles.
Vous avez le droit d’être ici.
Et, qu’il vous soit clair ou non,
l’univers se déroule sans doute comme il le devait.
Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez,
dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre cœur.
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brises, le monde est pourtant beau."

Extrait de Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson

2 commentaires:

  1. J'ai envoyé il y a quelques jours cet extrait à l'éléphant alias Bonecutter et à sa fille la plus grande (surtout aujourd'hui !)
    avec ce commentaire : "ce très beau texte posté par NaNa sur son blog, la sagesse que j'aurais aimé atteindre !..."
    Merci NaNa !

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