Après une bonne cuite, le narrateur se réveille face à Zéon, un génie de
la lampe qui a son franc-parler. Il lui offre la possibilité d'exaucer
un vœu. De là, le narrateur s'interroge : "Suis-je vraiment heureux ?"
Le bonheur ? Ce n'est ni un bonheurisme exhibitionniste et obscène (parfaitement représenté par Facebook), ni le faux sourire de Dexter, ni l'indifférence cynique de Droopy, ni une foi en quelque chose avec gourous et sectarisme en prime.
Tout est promesse de bonheur : les religions, la philosophie, l'argent, la consommation, les psys... Or cette promesse ne fait que nous en éloigner, en faisant du bonheur un devoir, un idéal, ..., une théorie ?
Qu'est-ce alors ?
Vincent Cespedes nous parle d'humeur de champagne, d'onde de charme, un partage d'enthousiasme et de spontanéité, où le "Moi-parapluie" freinateur est abandonné pour laisser place au Je(u).
"Un léger enivrement au contact de l'autre, dû à l'onde de charme qui va-et-vient entre nous, à la manière de miroirs placés l'un en face de l'autre qui intensifieraient leur lumière."
Tel l'enfant, sourions à la vie, imaginons, improvisons ! "L'enfant rêve sa vie comme il vit son rêve", décomplexé, décensuré, comme enivré ! Et cette ivresse est collective, communicative : un flux d'énergie intérieur qui contamine les alentours.
"Accepter de rendre heureux permet de le devenir soi-même. Pour ce faire, cesser de micro-freiner ses éclosions émotionnelles, plutôt que de se crisper sur son Moi, de s'apitoyer sur son sort."
Puis l'auteur cite Rimbaud, cet écrivain masturbateur, chercheur d'or torturé, parti à la "chasse au bonheur réel". Comme le héros du film Into the wild, Arthur découvre à la fin de sa vie que le bonheur est à plusieurs. Il y a le Je(u), mais il faut l'autre aussi.
Puis vient Poppy, l'héroïne heureuse et dérangeante du film Happy-Go-Lucky, de Mike Leigh. Finis les sourires de façade, les attitudes conformes aux attentes de la société. Poppy a pour mot d'ordre de ne jamais se plaindre, car elle est heureuse et elle le sait. Libre et attentive aux autres et au monde, son bonheur est le contraire de la méchanceté. Sa drogue ? La bonté.
Il faut vivre donc, échanger, partager, s'ouvrir, s'intéresser,
comprendre. Mais point de fureur de vivre, de passions destructrices,
juste la douceur, la simplicité, le plaisir, l'ivresse et la joie de
vivre, sans effort.
Le bonheur réside dans l'attitude (Poppy), non dans les mots (Rimbaud) et tout en découle. Rien ne fait le bonheur, mais il fait tout. C'est le titre du film de Mike Leigh, "Happy-Go-Lucky" : une attitude bienheureuse et la chance suit.
"Ce n'est pas l'amour qui fait le bonheur : c'est le bonheur qui fait l'amour."
Magie ! Champagne !
Mon avis :
Cespedes se situe à mi-chemin entre philosophie et développement personnel. Il a beau critiquer la "positive attitude", il n'en est pas si loin ! À l'opposé de Sartre, le paradis c'est les autres. Alors... Cheese and cheers! Mais est-ce aussi simple ?
Ps : merci à Christine pour ce voyage philosophique et la découverte de cet écrivain "charmant".
Magie ! Champagne !
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Mon avis :
Cespedes se situe à mi-chemin entre philosophie et développement personnel. Il a beau critiquer la "positive attitude", il n'en est pas si loin ! À l'opposé de Sartre, le paradis c'est les autres. Alors... Cheese and cheers! Mais est-ce aussi simple ?
Ps : merci à Christine pour ce voyage philosophique et la découverte de cet écrivain "charmant".
ça me plait bien ça comme philosophie...
RépondreSupprimerMais c'est peut-être plus facile à dire quand tout va bien !
Les aléas et les blessures de la vie entravent souvent nos capacités d'ouverture et de partage...
Je pense aussi... D'ailleurs, tu peux remarquer que j'ai modifié ma note et mon commentaire...
RépondreSupprimerJe préfère ...
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