jeudi 19 septembre 2013

"Tant que quelqu’un attendra mes livres, les idées viendront", Lawrence Block



Le Magazine Littéraire
"Justement, ces idées que vous avez mises en scène dans plus de cinquante romans vous viennent-elles de la lecture des faits divers ?"

Lawrence Block
"Non : toutes ces intrigues sont le résultat d’une sorte de marché passé entre un besoin et l’imaginaire. Un exemple : mon ami Donald Westlake, immense auteur de polars. Vers la fin de sa vie, il a écrit trois ou quatre nouvelles qui n’étaient pas du genre policier. Il n’est jamais parvenu à les vendre, et du coup, il a arrêté d’écrire. Non pas parce le jugement l’avait découragé. Mais parce que personne n’avait besoin de ses histoires, son inspiration s’était tarie. Je reste persuadé que s’il les avait vendues, il lui en serait venu bien d’autres. L’exemple contraire ; mon confrère Mickey Spillane l’auteur de la série Mike Hammer. Il était parti en Caroline du Sud pour écrire. Mais aucune idée ne lui venait. Jusqu’à ce qu’il reçoive un appel de son comptable l’informant que ses réserves financières baissaient dangereusement… Lorsque Mickey avait raccroché, l’idée lui était venue ! Comme si l’apparition d’un besoin avait débloqué, à un niveau inconscient, le mécanisme de son imagination. Je fonctionne de la même façon : tant que j’aurais des contrats signés, tant que quelqu’un attendra mes livres, les idées viendront." 

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