dimanche 7 juillet 2013

Sur les cimes du désespoir, Cioran


Torturé, souffrant, pessimiste, hanté par la mort (cette perverse !), Cioran nous plonge au fin fond du désespoir. Mais non au sens où l'entend ACS (la raison pour laquelle j'ai lu ce livre). Sa version est celle de la mélancolie.

Selon lui, la vie n'a pas de sens. "On vit comme si on était le centre de l'univers", alors que l'on n'est rien. "Tout se réduit, en fait, à la peur de la mort."
Je suis d'accord sur ces points. Mais pas avec sa solution : notre salut passerait alors par l'ignorance et la naïveté. "Seuls sont heureux ceux qui ne pensent jamais, autrement dit ceux qui ne pensent que le strict minimum nécessaire pour vivre".

Lucidité, certes, mais lucidité partielle et pessimiste. À cela, je préfère la lucidité joyeuse d'ACS. "Mieux vaut une vraie tristesse qu'une fausse joie." "Mieux vaut une vérité qui fait du mal qu'une illusion qui fait du bien", dit ce dernier. L'émotion tristesse n'est pas triste en soi. Et toute vérité, quelle qu'elle soit, vaut mieux que l'ignorance aveugle. Car vient un jour où l'on sort de ses illusions et le réveil est douloureux.

Lisez cet essai si vous souhaitez remonter de l'abîme complètement déprimé. 
Sinon, lisez André Comte-Sponville.

Citations : 

"Bien que je ressente ma propre tragédie comme la plus grave de l'histoire [...] j'ai le sentiment implicite de ma nullité et de mon insignifiance. Je suis persuadé de n'être rien dans l'univers, mais je sens que mon existence est la seule réelle."

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