Une nuit du mois de mai, deux êtres
discutent, au bord d'un lac faiblement éclairé par la lune. L'un
contemple son reflet dans l'eau, tandis que l'autre fixe l'horizon et
les étoiles.
L'ego
dit : "Je suis bruyant et je n'écoute que moi. J'exagère tout, je me
prends trop au sérieux. Insatisfait pour l'éternité, je désire toujours
plus et tout me manque. Je rêve ma vie. C'était mieux avant. J'idéalise
l'après. Et je trompe le présent. Demain je serai écrivain. Je serai une
image sans l'action. J'aime mes espérances et mes illusions, car je
n'aime que moi."
La
Solitude lui répond : "Fais table rase. Cesse de croire. Abandonne !
Pense certes, mais n'oublie pas d'agir ensuite. Une idée sans l'action
n'est que chimère.
La
philosophie elle-même est un travail, une activité, non un savoir. Il
faut vivre, vivre dans le vrai. Le réel est là, maintenant, simplement,
dans le silence. Tout est là. Il n'y a rien à dire. Rien à attendre.
Rien à craindre. Il faut renoncer.
Renonce
à tes possessions (la vie ne t'appartient pas, c'est l'inverse), à tes
espérances, renonce à l'amour, renonce à la sagesse. Car lorsqu'on les
pense, on les espère. Et aucune de nos espérances n'est vraie."
Soudain, l'ego se transforma en grain de sable, il fut balayé par le vent, et le néant apparut et cela était vrai.
"Ce qu'il faudrait, c'est apprendre à se déprendre : se libérer de soi,
accepter de se perdre, de disparaître, de n'être qu'un souffle dans le
grand vent du monde." ACS
D'après...
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