* Partie 1 *
L'angoisse d'être soi
Avec le siècle des Lumières et le déclin de la religion, est apparue l'idée selon laquelle chacun peut être maître de soi et de son destin. Une révolution certes, mais à quel prix ? C'est là que les tourments sont apparus : l'angoisse d'être soi.
En effet, cette
liberté est angoissante. Quelle responsabilité que de devoir se
faire soi-même ! On est son propre maître et son propre obstacle à
la fois, prisonniers de nos choix. Auparavant, les dieux pouvaient guider la barque. Désormais,
il n'y a plus que notre propre morale pour agir. Par temps d'infortune, la faute ne
pourra être jetée que sur soi.
(Heureusement qu'il y a Freud et
l'inconscient pour pouvoir un peu se décharger de cette
responsabilité !)
La fuite dans les divertissements
"Cette liberté est insupportable à vivre", dit Pascal
Bruckner.
À cela succède une des solutions du monde moderne, une façon de
réenchanter la vie dans le vide : le consumérisme, la fuite dans les loisirs et
les divertissements. Grands magasins, centres commerciaux, avenues
commerçantes, tout est trop et toujours pas assez. Je consomme, donc
je suis ("en Devernois, je suis moi", disait la pub). Une manière d'exister, de
chasser le cafard. On ne se vide pas l'esprit, comme on dit. On
comble ce vide vertigineux. La télévision aussi joue son rôle de « tisane
pour les yeux » (bien sûr je ne parle parle pas des séries TV !)
"Je ne suis pas comme les autres", telle est la formule de l'homme du troupeau
Qu'est-ce que l'infantilisme ?, se demande Pascal Bruckner. Le
transfert au sein de l'âge adulte des attributs et des privilèges
de l'enfant. Désir d'indépendance et d'assistance. Volonté de se
marginaliser, d'être indépendant, une illusion de liberté, avec
une soif de reconnaissance. Et ce désir d'être unique est tellement
répandu que le paradoxe est frappant. Nous sommes tous des originaux
ordinaires qui nions l'autre pour mieux exister à ses yeux.
Et puis il se crée la concurrence, la compétition, l'envie, la
comparaison à l'autre. Et c'est ainsi que naît la plainte et cette
rengaine "je mérite mieux". L'adulte se plaint sans cesse,
se victimise, car il revendique ses droits, tandis que les autres ont
des devoirs.
Autrui
"L'individualisme infantile, ajoute-t-il, est l'utopie du renoncement au renoncement" : be yourself. Être soi sans entrave. Or notre liberté demeure dans nos choix et dans nos limites et non dans le fait de vouloir n'en
faire qu'à sa tête, cet hédonisme médiocre où l'on est esclave de nos
désirs individuels. De plus, "on ne s'appartient jamais complètement, on se doit d'une certaine manière à autrui lequel ébranle notre prétention à l'hégémonie". Se connaître et être reconnu des autres, se connaître par l'autre...
Tout est soumis au changement
En outre, "on ne peut jamais se former sans se transformer" (aujourd'hui, on n'est déjà plus ce qu'on était hier). Rien n'est acquis. "L'imposture commence quand on donne l'individu pour acquis alors qu'il reste à faire". Et heureusement !
à suivre...
Tout est soumis au changement
En outre, "on ne peut jamais se former sans se transformer" (aujourd'hui, on n'est déjà plus ce qu'on était hier). Rien n'est acquis. "L'imposture commence quand on donne l'individu pour acquis alors qu'il reste à faire". Et heureusement !
à suivre...
Je n'ai que 2 mots à dire: bra-vo: tu m'as donné envie de lire ce livre et je sens même que tu vas me le prêter très vite!
RépondreSupprimerVoui :)
RépondreSupprimerEt ce n'est que la première partie !!!!
Dès que je le finis et dès qu'on se voit, je te le prête ;)