lundi 19 juin 2017

Les conseils d'écriture de Jean-Michel Guenassia

Conseils d’écrivains

Conseils de Jean-Michel Guenassia – Écrivain

Source : La Boutique des auteurs


Jean-Michel Guenassia  

Jean-Michel Guenassia est l’auteur de trois best-sellers, Le club des incorrigibles optimistes, le roman phénomène – tant critique que public – de la rentrée littéraire 2009, récompensé par le Goncourt des lycéens, La vie rêvée d’Ernesto G. et Trompe-la-mort. Il a fait partie de la sélection Talents à découvrir Cultura en 2009.





Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui veut être publié ?
 
De ne pas chercher à écrire pour être publié. On écrit pour soi, d’abord. Si on est publié, tant mieux, mais le livre est là, même s’il n’est pas publié et il vous appartient. Ensuite, il faut BEAUCOUP travailler. Ça veut dire recommencer autant de fois qu’il faut pour avoir le sentiment d’arriver au mieux de ce qu’on pense être capable d’écrire. L’écriture est rarement spontanée. Quand on discute avec des auteurs, on se rend compte que le texte qu’on lit est le résultat de milliers d’heures de travail.
Le meilleur conseil que je puisse donner est de lire La poétique, d’Aristote (en téléchargement libre sur internet) , il y a un certain nombre de paragraphes de ce court texte qui n’ont pas d’intérêt direct pour nous, mais l’essentiel est CAPITAL, pour qui veut écrire ; cela permet de comprendre mieux la dramaturgie. TOUT y est. Si on arrive à comprendre et à assimiler ce qu’il explique, alors on arrive à maîtrise la dramaturgie, on se rend compte alors que Hollywood n’a rien inventé. J’ai lu ligne à ligne ce texte, des dizaines de fois. Encore aujourd’hui, avant de me lancer dans l’écriture d’un roman, je le relis.

Comment avez-vous réussi à faire publier votre premier roman ?

Je l’ai envoyé par la poste à dix éditeurs. J’ai eu la chance d’avoir plusieurs réponses positives et de pouvoir choisir mon éditeur. J’ai découvert alors le système de lecture. TOUS les manuscrits sont lus. Au moins le début, au moins cinquante pages. Après, il y a un facteur chance qui intervient certainement, mais il est finalement assez faible, car un texte qui reçoit un avis favorable doit en avoir au moins un ou deux autres… , ce qui limite le facteur chance.

Avez-vous des rituels d’écriture ?

Je ne peux pas travailler sans musique. Certaines sont plus propices que d’autres. Je change d’humeur et de musique sans arrêt.
En réalité, le temps d’écriture véritable est peu important, deux trois heures maximum par jour. Car cela demande une telle concentration que c’est difficile de travailler plus ; alors on fait de la révision, on relit, on corrige, on réécrit. Maintenant, j’écris le matin, et je révise l’après-midi, question de fatigue.

Quelles sont vos relations avec vos personnages ?

A un moment dans l’écriture, les personnages commencent à exister vraiment et deviennent autonomes, ils décident de ce qu’ils font, et ce n’est pas forcément ce que vous aviez prévu. C’est à ce moment que le roman devient vivant et s’anime.

Quand avez-vous su que vous deviendriez écrivain ?

J’ai toujours écrit, sans vouloir ou imaginer que j’allais devenir écrivain. J’ai quitté mon travail pour devenir scénariste, cela a duré 25 ans, j’ai pendant cette période écrit une trentaine de scénarios pour la tv, un polar qui a été publié, deux romans qui ont été refusé partout, des pièces de théâtre, des articles de journaux, etc. Mais j’ai continué, et j’ai mis vingt ans à comprendre vraiment ce qu’il y a dans La Poétique, à l’appliquer et à le maitriser.

Source : La Boutique des auteurs

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